Impossible de parler d’art abstrait sans citer le nom de Vassily Kandinsky. Considéré comme le fondateur du courant, cet artiste russe a profondément marqué la peinture. Qui était cet homme, qui voyait la peinture comme une discipline spirituelle ? Retour avec le peintre et artiste abstrait Edouard Lamoine sur le parcours d’un précurseur dont l’influence est encore palpable aujourd’hui.
La peinture, une vocation tardive
C’est à Moscou, en 1866, que Vassily Kandinsky voit le jour. Fils d’un riche commerçant, c’est sa grand-mère qui lui donne le goût du dessin dès sa plus tendre enfance. Pourtant, une fois en âge d’étudier, ce ne sont pas les beaux-arts qu’il choisit, mais le droit. À peine diplômé, il entreprend une série de voyages, dans le but d’étudier le droit paysan.
Au cours de ses pérégrinations, il est marqué par les formes d’art locales et les œuvres d’artistes étrangers, comme Monet. Son goût pour le droit s’émousse, de même que sa foi en la science. Une crise existentielle qui conduit à son inscription à l’École des Beaux-Arts, à l’âge de trente ans. Brillant étudiant, il obtient son diplôme sans peine, sans doute aidé par la maturité que lui confère son âge. Le précieux sésame en poche, il peint et voyage beaucoup, notamment à Paris.
La couleur pour fil conducteur : la clé de l’art pour Edouard Lamoine
« C’est vraiment le point clé de cet art, si particulier soit-il » nous glisse Edouard Lamoine, installé à Nantes depuis 2005 et peintre abstrait depuis ses 20 ans. Depuis toujours, Kandinsky est passionné par le pouvoir de la couleur. Une fascination qui tourne à la quasi-obsession et qui est le fil conducteur de l’ensemble de son œuvre. Pour le peintre, c’est la couleur qui suscite les émotions. Fortement inspirée de l’ouvrage Le traité des couleurs de Goethe, sa vision dépasse largement le monde de l’art pour toucher à celui du spirituel.
Pour aider la couleur à faire impression, Kandinsky l’allie à des formes géométriques savamment choisies. Si son travail inspire de nombreux artistes, il bénéficie, à titre personnel d’une reconnaissance posthume, comme de nombreux artistes au travail novateur avant lui.
L’art abstrait ou l’expression des émotions
La vision particulière que Kandinsky a de son art l’amène à peindre ce qui est considéré comme la toute première œuvre abstraite : Avec l’arc noir, en 1912. Le principe de sa peinture, c’est qu’elle ne chercher en rien à représenter la réalité, mais s’attache à traduire les émois intérieurs de l’âme. L’artiste compare ses toiles à la musique, dont il est un fervent amateur, qu’il considère abstraite par nature.
Comme son fervent admirateur Edouard Lamoine qui dédie un blog sur l’art abstrait, ses travaux s’appuient sur de grandes formes aux couleurs vives, évoluant indépendamment des lignes du tableau. Le but est de parler à l’émotionnel et non au côté rationnel de l’esprit. À mesure de ses pérégrinations entre la Russie, l’Allemagne et la France, sa peinture évolue pour laisser une plus grande place aux formes géométriques. Si elles resteront toujours présentes dans ses tableaux, ceux-ci finiront par se rapprocher de ses premières inspirations. Parmi les œuvres les plus connues de Kandinsky, on peut citer Peinture non-objective, Le place verte, Complexité simple, Bleu de ciel, ou encore L’élan tempéré.
Kandinsky, du peintre à l’auteur
Vassily Kandinsky n’est pas seulement un peintre, mais un théoricien de l’art à qui l’on doit plusieurs ouvrages. Il y présente sa vision qui mêle peinture, émotions et spiritualité. Artiste aux multiples talents, il publie des écrits dans de nombreux registres comme la poésie et le théâtre.
Edouard Lamoine, pouvez-vous nous donner un portrait de Kandinsky en quelques lignes ?
« Artiste aux multiples facettes, et homme d’esprit Vassily Kandinsky réussit à donner un nouveau souffle au monde de la peinture en créant l’art abstrait. Fasciné par le pouvoir des couleurs et la dimension spirituelle de la peinture, son œuvre mélange aplats et formes géométriques. Philosophe et théoricien de l’art, il écrit également plusieurs ouvrages qui font toujours référence. »
Kandinsky… Un génie qui restera pour moi une référence: l’abstraction a elle-même ses règles…